mercredi 25 septembre 2013

Ken - la montagne, l'immobilisation

Prenant un moment de repos, j'ai ouvert le Yi Jing (Livre des Transformations). Le destin m'a mené à contempler l'hexagramme Ken (la montagne, l'immobilisation), qui s'est mis à me révéler une sagesse intemporelle.

L'hexagramme traite de la paix du coeur et des difficultés de l'atteindre.

Selon la tradition du Yi Jing, la paix du coeur ne se trouve pas à travers la cessation de tout mouvement (état de nirvana bouddhiste), mais un état complété par le mouvement de la vie. Le vrai repos est celui où on s'arrête quand il faut s'arrêter et se meut lorsqu'il faut se mouvoir. Le mouvement et le repos sont en harmonie avec les exigences de la situation. C'est ainsi que naît la lumière et la vie.

Telle est la philosophie transmise par le Yi Jing.

Comment atteindre maintenant cet état d'harmonie?

L'hexagramme représente la fin et le commencement de tout mouvement. Ici, tout part du dos. Le dos est la source des mouvements de tout le corps. Lorsqu'on cesse le mouvement du dos et que celui-ci entre au repos, le moi disparaît avec toutes ses inquiétudes. Une fois atteint un tel état de paix intérieure, on peut alors se tourner vers le monde extérieur. On n'y perçoit alors plus le tumulte ni le combat propre aux individus; il possède alors le calme nécessaire pour comprendre les lois des phénomènes de l'univers afin d'y conformer sa conduite. Telle est la paix du sage selon le Yi Jing.

« Le sage ne laisse pas ses pensées aller plus loin que sa situation. »

C'est le grand conseil de ce livre. Le coeur pense constamment et rien ne peut y changer. Cependant, les mouvements du coeur, les pensées, doivent se limiter à la situation vitale présente. Toutes les pensées et spéculations qui vont plus loin ne font que blesser le coeur.

Ici se trouve la sagesse de la paix du coeur. Or, atteindre l'immobilisation du dos est un travail, une route en elle-même longue et dangereuse. Si les orteils peuvent s'enraciner, les mollets doivent suivre le corps pour éviter la chute, les hanches doivent demeurer libres et naturellement détendues en tout temps (on n'insiste jamais assez sur cela!), le tronc peut prendre le repos, en vue de celui du dos mais les mâchoires doivent chercher le repos afin de donner un ordre aux paroles...

L'effort vers le calme se trouve finalement achevé dans un état de paix envers les détails de notre vie et dans tous les domaines de celle-ci. Ce renoncement général procure le bonheur et la réussite dans tous les actes.

Je vais continuer à méditer sur l'enseignement de ce classique de la culture chinoise afin d'en intégrer la pratique dans ma vie. Sa révélation arrive à un moment significatif de ma vie et je ne peux l'ignorer. En même temps, je sens que j'étais déjà sur cette voie et ses conseils m'encouragent à continuer et me donnent quelques conseils (surtout sur la parole!) sur comment travailler. J'espère que ceux qui liront ce message seront inspirés et guidés à travers leurs moments difficiles, saisis de la beauté et de la paix de cette voie.

Tai ji.

samedi 21 septembre 2013

Le Coeur

Ô Muse Éternelle,
C'est de toi et par toi que naît toute vertu. Tu sais combien la philosophie sans vie n'a aucune valeur. Il faut donc vivre d'abord et philosopher ensuite!
Or, le coeur est la vie; suivons-le pour dévoiler notre vie! La pensée peut guider, orienter, encourager, mais n'est rien sans ta flamme!
Le coeur est source, soumise aux volontés des dieux. Nous brûlons nos passions sur ton autel, toi maîtresse de notre bonheur. Le coeur a ses raisons que la raison ignore.
Telle est la limite de notre savoir!
Que les hommes chantent ton nom tant qu'ils vivent!