jeudi 26 avril 2012

Pouvoir exécutif au sein de la société civile


Violence? Un banc de parc passe au feu... Si une vitrine est cassée, est-ce que ça justifie la violence et la répression des autorités? Dans une situation de tension, l'autorité n'est-elle pas due de maintenir un contrôle? Pourquoi générer la panique et le chaos?

On ne peut contrôler qu'en étant en contrôle de soi... malheureusement, je vois se multiplier des policiers incompétents : hors de contrôle, sur le bord de la panique, face à une foule qui ne fait que du bruit, ou un seul individu agressif... Triste de faire le constat de cette incompétence, moi-même qui enseigne l'auto-défense. Pourtant, s'il est une fonction où cette compétence est fondamentale, c'est bien celle de nos « gardiens » (policiers).  Malheureusement, la formation actuelle des « agents de la paix » en font des bombes à retardement, des agents de guerre, trop souvent pour qu'on puisse se le permettre. Une société qui valorise la paix et la discussion ne peut se permettre de tolérer de tels caractères parmi les représentants de l'autorité.

L'attitude qu'on permet de la part du pouvoir exécutif est éducative, chose qu'on a tendance à oublier. Elle donne l'exemple à tout citoyen sur la manière de gérer une crise ou un conflit. C'est pourquoi certaines attitudes ne doivent pas être permises ni tolérées, de la part de quiconque, peu importe son travail, sa fonction ou son rôle ; aucune tâche ne peut soustraire un individu (citoyen) de son devoir moral d'être civique, courtois et respectueux. En conséquence, nos « gardiens » ont un fardeau moral supérieur à chaque citoyen puisqu'ils sont justement l'exemple de l'usage de la violence légitime en société, donc de la limite à la violence. Ainsi, ils représentent la paix, non la guerre. Pourtant, face à une foule, ou une résistance quelconque, nous les voyons préparer la guerre... et souvent la provoquer, ce qui va contre tout sens raisonnable. Une limite est franchie, celle de la violence.

Nous constatons bien nos moeurs dégénérer : le sentiment de respect envers les autorités tend à disparaître. La principale cause de cela, c'est justement le fait que ces autorités ne soient plus respectables. Ils n'ont plus autorité par respect, mais par crainte, par pouvoir de sanction. Leur autorité est devenue artificielle, strictement légale. Pour maintenir leur autorité, jusqu'où iront nos représentants du pouvoir exécutif? Ont-ils appris que le respect vient des limites qu'on s'impose malgré les circonstances? les limites qu'on met à l'usage de notre violence malgré la violence même de ce qui nous fais face?

Et dire que beaucoup de citoyens pensent que leur formation collégiale, qui implique nécessairement quelques cours de philosophie, est en fait une perte de temps. Pourtant, c'est la formation philosophique qui ouvre à cette compétence fondamentale qui manque tant à la formation des policiers! C'est par la philosophie qu'ils peuvent prendre conscience de cela et peut-être échapper à la bêtise et la barbarie si facile dans leur métier (position de pouvoir).

Être un agent de la paix, c'est accepter de se faire fusiller avant de fusiller, pas fusiller par prévention. L'attaque préventive n'est pas légitime défense, et ne sera jamais légitime. Pourtant, nous avons fini par admettre et accepter que nos agents de la paix interviennent de manière préventive au nom de la sécurité, ce qui ouvre la voix à l'agression « légitime », dont la « légitimité » ne tient qu'à l'interprétation malléable de la situation. Ceci est inacceptable car ne peut que déboucher sur un état social violent. C'est permettre la violence en prévention de la violence ; la violence comme solution, l'injustice comme solution. On s'excuse facilement de notre immoralité.

Pourtant, chose que je ne tairai jamais, la moralité ne peut souffrir d'aucun compromis.

Aucun citoyen ne peut tolérer que le pouvoir exécutif soit un agresseur légitime. Jamais l'usage légitime de la violence de doit être en position de guerre (d'agression) contre la voix du peuple, son ensemble, une partie (aussi minoritaire soit-elle) ou même un seul individu.

Ayons tous une pensée pour ceux qui sont morts sous l'agression des « services » de police. Pensons aussi à tous ceux qui subissent la violence et lui répondent par la paix... Montrons-nous plus civilisés que nos « agents de la paix », soyons les agents de la paix.